Analysez cette image générée par IA, pour identifier des éléments qui se trouvent dans les extraits ci-dessous. Quelle interprétation pouvez-vous en faire ?
Et si tout le malheur de l'homme venait de ce que, aussi fragile qu'il est fort, il ne parvient pas à être à la hauteur de lui-même ?
Extrait 1 :
L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser ; une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui. L’univers n’en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C’est de là qu’il faut nous relever et non de l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.
Blaise PASCAL, Pensées, Fragment Transition n° 5 / 8 , édition électronique, établie par G. Descotes, G. Proust, 2011.
Extrait 2 :
Roseau pensant. Ce n’est point de l’espace que je dois chercher ma dignité, mais c’est du règlement de ma pensée. Je n’aurai point d’avantage en possédant des terres. Par l’espace l’univers me comprend et m’engloutit comme un point, par la pensée je le comprends.
Blaise PASCAL, Pensées, Fragment Grandeur n° 9 / 14, édition électronique, établie par G. Descotes, G. Proust, 2011.
Extrait 3 :
L’homme est visiblement fait pour penser. C’est toute sa dignité et tout son mérite, et tout son devoir est de penser comme il faut. Or l’ordre de la pensée est de commencer par soi et par son auteur et sa fin.
Or à quoi pense le monde ? Jamais à cela, mais à danser, à jouer du luth, à chanter, à faire des vers, à courir la bague, etc., à se battre, à se faire roi, sans penser à ce que c’est qu’être roi et qu’être homme.
Blaise PASCAL, Pensées diverses II – Fragment n° 23 / 37, édition électronique, établie par G. Descotes, G. Proust, 2011.
Questions :
1. Expliquez l'image de l'homme tel un roseau : quelle idée vient-elle évoquer ?
2. Si "une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer", la vie humaine n'est-elle pas totalement insignifiante au regard de l'univers ?
3. De ce fait, ne vous semble-t-il pas voué à l'échec de rechercher le bonheur dans le monde, pour un être aussi fragile ?
4. Pour autant, quelle est la singularité de l'homme, qui le distingue dans l'univers ?
5. Expliquez l'impératif de la conclusion qui en découle : "Travaillons donc à bien penser".
a) Pourquoi penser, ce n'est pas nécessairement "bien penser" ?
b) Que signifie ce "travail" ?
c) En quoi est-ce un devoir ?
6. Analysez précisément le double rapport qu'entretiennent l'homme et l'univers : "Par l’espace l’univers me comprend et m’engloutit comme un point, par la pensée je le comprends.".
7. Quel est le présupposé de la formule "l'homme est […] fait pour penser" ?
8. Analysez, dans l'argumentation déployée, les termes de "dignité", "mérite", et "devoir".
9. À quoi les hommes devraient-ils alors travailler à penser ?
10. Or, que font-ils effectivement de leurs vies ?
11. D'après vous, cette conduite les rend-elle malheureux, ou bien les rend-elle seulement indignes de leur nature d'homme ?
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